9 septembre 2021
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Duygu Taşalp, « L’écriture unioniste perpétuée en Turquie », Études arméniennes contemporaines, ID : 10.4000/eac.2383
Dans cet article, nous interrogeons l’historicité du concept d’Anatolie comme sanctuaire national turc. C’est dans les écrits des chefs du Comité Union et Progrès, en particulier leurs mémoires écrits après la Première Guerre mondiale, que l’on commence à évoquer une Anatolie éternelle qui ne se fonde sur aucune réalité historique, ni même géographique. Si cette élaboration unioniste de l’Anatolie comme territoire national se situe dans le prolongement d’une tendance déjà à l’œuvre sous Abdülhamid II. Elle se précise au moment où le contexte international de l’après-guerre plaide pour la prise en compte des principes wilsoniens du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Mais au-delà de ce moment critique, les rééditions successives des mémoires des chefs unionistes, jusqu’à nos jours, répondent à un besoin sans cesse renouvelé de réaffirmer le bienfondé des frontières nationales, et donc de l’Anatolie, qui n’est autre qu’un territoire défini par l’élimination des Arméniens en 1915-1916.