15 novembre 2021
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Florence Marie, « Glaring Invisibilities and Loud Silences in ‘The Gipsy’s Baby’ by Rosamond Lehmann », Études britanniques contemporaines, ID : 10.4000/ebc.11250
Le nom de Rosamond Lehmann ne s’impose pas de manière évidente lorsqu’il s’agit d’étudier les voix et les visages des démunis de la société dans la mesure où ses romans évoquent bien souvent des femmes de la classe moyenne et leurs amours malheureuses. Ce n’est toutefois pas le cas de ses nouvelles, au nombre de cinq, parues pendant la seconde guerre mondiale. La nouvelle intitulée « The Gipsy’s Baby », la plus longue de la collection, s’articule autour de la « logique de dépossession » et met en scène les processus d’invisibilisation et de muselage auxquels sont soumis les indigents : ostracisme, humiliation, expertise, institutionnalisation, etc. Toutefois, la nouvelle peut aussi être lue comme une tentative par la narratrice adulte de faire entendre la voix de l’enfant la plus silencieuse de la famille pauvre à laquelle s’intéresse le récit — la seule à tenter toutefois de se rebiffer en créant — et d’écrire un texte à la mémoire de cette fillette, désormais incarnation spectrale de tous les laissés pour compte qui hantent la société, demandant à être regardés et écoutés.