27 juin 2014
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Marie Laniel, « ‘The name escapes me’: Virginia Woolf’s Dislocation of Patrilineal Memory in A Room of One’s Own », Études britanniques contemporaines, ID : 10.4000/ebc.1142
Dans la première section de A Room of One’s Own, Virginia Woolf situe son exploration des nouveaux modes de l’écriture féminine à Oxbridge, territoire cartographié autrefois par son propre père, Leslie Stephen, qui consacra une série d’essais à Oxbridge, Sketches from Cambridge, by a Don, en 1865. Alors que le professeur anonyme de Sketches s’inscrit explicitement dans la lignée des grands hommes qui évoquèrent Oxbridge avant lui, John Milton, Charles Lamb, W. M. Thackeray, Alfred Tennyson, la narratrice de A Room of One’s Own déconstruit les codes d’appartenance sanctionnés par l’institution en creusant un espace de jeu dans la mémoire patrilinéaire. En retraçant pas à pas l’itinéraire citationnel de Stephen, elle se réapproprie l’espace culturel d’Oxbridge et adopte une position ambivalente d’exclue et d’initiée au sein de l’institution. Elle prouve ainsi que la définition de nouveaux modes d’écriture féminins passe précisément par la dis-location, la ré-interprétation et la ré-écriture de la lign(é)e masculine dans une logique androgyne.