1 juin 2022
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1168-4917
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2271-5444
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Aurélien Saby, « Mary Price’s Renaissances in John Fuller’s Work », Études britanniques contemporaines, ID : 10.4000/ebc.11968
Cet article étudie les diverses formes de renaissance de Mary Price, muse énigmatique du poète britannique contemporain John Fuller. Insaisissable, cette paysanne galloise hante sa poésie et sa prose depuis plus de quarante ans. Pour la faire renaître, il use non seulement de stratagèmes aussi divers que la métonymie ou la prosopopée, mais il convoque également des formes et genres classiques comme la pastorale, l’élégie ou l’ekphrasis avant de les renouveler en interrogeant leurs codes. In fine, les portraits de Mary Price restent néanmoins lacunaires, ne livrant que peu d’informations sur un personnage qui devient spectral. Dans l’œuvre de Fuller, la poétique de la renaissance est étrangement animée d’un sentiment de perte et d’échec soulignant et renforçant en parallèle toutes sortes de rapports étroits entre les vivants et les morts, les hommes et la matière. Plus le poète s’emploie à cerner sa muse, plus elle lui échappe — y compris lorsqu’il la réinvente dans des récits fictifs —, avant de renaître comme son double. Lorsqu’il donne une voix à Mary Price, les effets de ventriloquisme sont d’autant plus saisissants qu’ils révèlent une approche écopoétique du monde replaçant l’homme au cœur des cycles de mort et de renaissance propres à son habitat.