13 décembre 2016
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Christian Gutleben, « Bleak Humour: Jonathan Coe’s Politeness of Despair in The Rotters’ Club », Études britanniques contemporaines, ID : 10.4000/ebc.3350
Ce qui frappe d’emblée au sujet de l’humour de Jonathan Coe dans The Rotters’ Club, c’est sa différence radicale avec le ludisme ontologique et textuel du postmodernisme tel qu’il est défini par Linda Hutcheon, Lance Olsen ou Patrick O’Neil. The Rotters’ Club est, entre autres, un roman social et historique, terrain d’archives des luttes nobles et futiles des années 1970 en Angleterre et son humour est de ce fait constamment tributaire d’une volonté de consigner sans fard les enjeux du passé et en particulier la perte d’une série d’illusions tellement indispensables. Étonnamment, l’humour fonctionne d’abord comme une fausse piste narrative, la tonalité légère des chapitres initiaux établissant un contrat de lecture qui ne laisse en rien prévoir la mort violente de l’un des personnages principaux. Sombre et parfois noire, l’humour de Coe permet de maquiller et d’enjoliver le didactisme d’un roman qui s’efforce de reproduire dans le détail le contexte politique et culturel d’une époque révolue. L’amertume des illusions perdues, autant sentimentales que sociales, pourrait expliquer l’ambiguïté de cet humour, politesse du désespoir mise en œuvre pour rire afin de ne pas pleurer. L’objectif de cette réflexion sera de tenter d’analyser la complexité de l’humour dans ce roman, un humour désespéré mais humaniste, cynique mais engagé.