4 juin 2018
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Alexandre Privat, « Re-constructing the Fiction of the First World War in Adam Thorpe’s Nineteen Twenty One », Études britanniques contemporaines, ID : 10.4000/ebc.4271
L’article suivant problématise la notion de « construction », qui s’entend à la fois dans le sens de construction narrative et de formation subjective (ou construction de soi), dans le quatrième roman d’Adam Thorpe, Nineteen Twenty One. Ce récit, publié en 2001, est paradoxalement une re-construction déconstructive de la Première Guerre mondiale. Situé dans l’immédiat après-guerre, le roman étudie, à travers la perception d’un jeune écrivain qui n’a pas combattu, Joseph Monrow, la tension conflictuelle entre la « volonté de représentation » (Rothberg) de l’événement et l’impossibilité d’avoir été témoin direct, d’où le caractère fracturé de l’héritage de la guerre, de la littérature et de la subjectivité. Tout en reproduisant la structure du Künstlerroman, forme téléologique liée à la construction subjective d’un artiste, Adam Thorpe la remet entièrement en question. Il montre la tension entre la mythologisation politique et littéraire de la guerre et la volonté de « vérité », ce qui donne lieu à une réécriture parodique, quoiqu’admirative, de la littérature d’après-guerre consacrée à la mythologie de la guerre. Mais ce que problématise avec évidence Nineteen Twenty One, ce sont les difficiles intersections entre le langage, l’imagination, et le réel de la guerre, ou pour le dire avec Lacan, le Symbolique, l’Imaginaire et le Réel, dont l’inclusion et exclusion définissent la précarité du témoin second.