11 avril 2019
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Solange Ayache, « Révolution quantique sur la scène britannique : quelle place pour le réalisme dans le théâtre des possibles ? », Études britanniques contemporaines, ID : 10.4000/ebc.6625
Dans son ouvrage Rewriting the Nation: British Theatre Today (2011), Aleks Sierz souligne l’engouement de la scène britannique pour la création de réalités alternatives et l’exploration de mondes imaginaires, au cours de ce qu’il appelle « la décennie quantique » des années 2000. La révolution quantique nous plonge en effet dans des descriptions du monde contre-intuitives, en opposition avec nos perceptions communes et notre rapport à la réalité telle que nous l’expérimentons. Nous proposons ici d’étudier la manière dont la scène britannique s’empare des théories et concepts de la physique quantique pour mettre en forme, métaphoriquement, les limites de la connaissance humaine et de la réalité objective, et rendre compte du recours nécessaire à l’imagination dans nos rapports à autrui. De Copenhagen de Michael Frayn (1998) à Heisenberg de Simon Stephens (2015) en passant par Constellations de Nick Payne (2012), nous verrons que le changement de paradigme induit par cette révolution scientifique qui bouleverse notre conception classique des lois de la nature nous invite notamment à interroger et à redéfinir la notion de réalisme théâtral dans le cadre d’un « théâtre des possibles » qui, plus encore qu’aux confins du monde physique, nous entraîne aux limites de la conscience, dans les univers insondables de la psyché.