17 juin 2019
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Eileen Williams-Wanquet, « L’œuvre d’Anita Brookner : transtextualité et idéologie », Études britanniques contemporaines, ID : 10.4000/ebc.7170
Les romans de Brookner (1982-2004) allient une transtextualité foisonnante et un ancrage historique réaliste pour offrir un métacommentaire éthique sur la remise en cause postmoderne des valeurs de la modernité. Trois types de transtextualité sont à l’œuvre. (1) L’intertextualité sert à signaler un ensemble de textes variés qui ont façonné l’héroïne type, née dans les années 1930. Or, ces textes, qui appartiennent tous au genre de la romance, véhiculent l’« attitude » philosophique de la modernité, fondée sur une « rationalité chrétienne ». (2) L’hypertextualité offre un métacommentaire éthique sur la remise en cause postmoderne que connaît cette « vision du monde » de la modernité dans la deuxième moitié du vingtième siècle. (3) L’architextualité fait que l’œuvre toute entière fonctionne comme un hypertexte global, Brookner se réappropriant le mode de la romance pour en faire une forme déviante et foncièrement ironique. Ainsi, ces romans constatent, avec regret, que, recontextualisé au début de l’époque « postmoderne », le paradigme de la « modernité » ne fonctionne à l’évidence plus.