21 avril 2020
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Marie Laniel, « ‘Quem fugis’: The Poetics of Arrested Flight in ‘Other Kingdom’ and Howards End », Études britanniques contemporaines, ID : 10.4000/ebc.8737
De sa toute première nouvelle, ‘The Story of a Panic’ (1904), à A Passage to India (1924), E.M. Forster s’inspira d’œuvres grecques et latines pour décrire les interactions affectives entre les êtres et les lieux : les Idylles de Théocrite et les Bucoliques de Virgile, où la nature a une voix qui peut entrer en résonance avec celle des hommes, ou encore les Métamorphoses d’Ovide, où la transformation physique crée de nouveaux êtres hybrides, végétaux ou minéraux. Howards End ne fait pas exception, puisque Forster y revisite le motif ovidien de la ‘métamorphose de fuite’ pour décrire les mutations de l’ère édouardienne. La maison et l’arbre de Howards End vont suspendre l’échappée de Margaret et Helen Schlegel et devenir le lieu où de nouveaux affects—de nouveaux modes de relation entre les individus, inspirés par la croissance lente et quasi imperceptible des plantes—vont pouvoir s’exprimer. Forster crée ainsi une mythologie anglaise qui n’est pas simplement nostalgique, mais constitue une réponse ambivalente à la modernité et permet de redéfinir la condition du sujet au tournant du siècle.