15 décembre 2015
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1963-1197
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Mohamadou Mountaga Diallo, « Mobilités socio-spatiales et production territoriale en Sénégambie », EchoGéo, ID : 10.4000/echogeo.14411
Cet article se propose d’étudier le rôle de la frontière dans la production quotidienne de territoires. Discontinuité géographique majeure, la frontière est traditionnellement définie comme la limite d’un territoire d’État, symbole de sa souveraineté. La frontière Sénégal-Gambie qui garde cette fonction, créée de nombreux effets-frontières largement exploités par les populations. Les acteurs sociaux et marchands des zones frontalières sénégalo-gambiennes, à travers leurs mobilités quotidiennes consécutives à l’effet-frontière connectent des lieux de part et d’autre de la frontière. Ils produisent ainsi des territoires, espaces vécus et appropriés. La frontière est ici lien et couture.Espaces partagés et de fortes solidarités intercommunautaires, ces territoires transfrontaliers sont cependant l’objet de compétitions et de conflits qui sont aujourd’hui pris en charge par les acteurs locaux à travers diverses initiatives de coopération transfrontalière. Le renforcement de ces initiatives locales, voire leur formalisation, bénéficie d’une part du processus de décentralisation en cours au Sénégal et en Gambie, et d’autre part, des progrès réalisés récemment par la CEDEAO dans le cadre de la formalisation de la coopération transfrontalière. Il pourrait cependant être handicapé par les divergences d’intérêts et les tensions entre les deux États.