La diffusion des rickshaws au Tchad, une réponse « par le bas » aux besoins de mobilité des populations urbaines ?

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Au Tchad, comme ailleurs en Afrique subsaharienne, les encadrements étatiques peinent à mettre en œuvre des politiques de transports efficaces et accessibles à une population en forte croissance, largement touchée par la pauvreté et en voie d’urbanisation rapide. Pour pallier ces manquements, le secteur privé est un recours fiable grâce aux ressources offertes par le transport artisanal. Après le succès bien connu des mototaxis ou « clandos », on assiste ces dernières années à la diffusion rapide d’un autre moyen léger, le rickshaw, qui est aujourd’hui utilisé dans la majorité des centres urbains. Cet article analyse la place actuelle du rickshaw dans le système des mobilités urbaines au Tchad. Il décrit les mécanismes de sa diffusion spatiale à l’échelle nationale, ainsi que les modalités de gestion et les représentations locales associées à ce nouveau moyen de transport, à travers principalement le cas d’Abéché.

In Chad, as well as in other sub-Saharan countries, the governement is struggling to implement effective transport policies that are accessible to a rapidly growing, largely poverty-stricken, and rapidly urbanizing population. To address these challenges, the private and informal sector appears as a reliable partner. After the well-known success of motorcycle cabs or "clandos," recent years have seen the rapid spread of another light means of transport, the rickshaw, which is now used in most urban centers. This article analyzes the current role of the rickshaw in the system of urban mobility in Chad. It describes the mechanisms of its spatial diffusion on a national scale, as well as the local practices and representations associated with this successful newcomer, through the case of Abéché.