26 juin 2013
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1270-6841
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2101-0366
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Yolande Combès, « Rationalisation de la formation : le lien social en question », Études de communication, ID : 10.4000/edc.2724
L'auteur montre que l'industrialisation de la formation ressort d'abord d'un processus et d'une idéologie de la rationalisation. En premier lieu, l'État cherche depuis longtemps à rationaliser la formation, notamment professionnelle, par la voie réglementaire, pour qu'elle remplisse les objectifs qu'il lui assigne. Mais il y a aussi la rationalisation des rapports formateurs/formés que provoque la technologisation des outils de formation. Et enfin le développement d'une préoccupation de gestion (évaluation, prévision, planification) dans ce secteur.Dans un deuxième temps sont soulignées les évolutions concomitantes qui affectent l'ensemble du secteur éducatif: des modifications dans les valeurs. Les idéaux fondateurs (construction d'une identité nationale par la formation et par sa dimension normative) ont été bouleversés par la prise en compte d'une logique économique. Une telle définition de la formation était confrontée elle-même aux aspirations des travailleurs à un développement professionnel et culturel. On notera enfin que la « logique domestique » n'était pas absente, la formation prenant en compte le développement personnel.L'industrialisation de la formation doit être pensée en termes politiques d'action publique: le cadre transnational des marchés ou de la construction européenne n'affecte pas la légitimité propre de chaque état en matière d'action éducative; même si de nouveaux rôles sont ouverts à la puissance étatique, l'objectif reste de former des individus. Mais, paradoxalement, un tel retour de l'individu et l'affaiblissement de la logique civique favorisent le terrain de la logique industrielle. Faisant le point sur les interrogations actuelles de la philosophie politique, l'auteur rappelle que la manière de penser nos structures sociales, la place de l'individu et le lien social, change la fonction que l'on attribue à la formation.