La mobilisation des (net)travailleurs de la « Nouvelle économie » : gouvernement des hommes et contrainte d’autonomie

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7 juillet 2014

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Yannick Estienne, « La mobilisation des (net)travailleurs de la « Nouvelle économie » : gouvernement des hommes et contrainte d’autonomie », Études de communication, ID : 10.4000/edc.77


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Après avoir connoté la nouveauté et alimenté beaucoup de fantasmes, les termes « start-up » ou « nouvelle économie » semblent désormais anachroniques. Pourquoi alors revenir aujourd’hui sur ce phénomène ? Nous nous proposons dans cet article d’étudier les principaux ressorts de la mobilisation des salariés des sociétés de l’Internet où le management veut être « fun ». Il s’agit ici de montrer en quoi la parenthèse enchantée de la « Nouvelle économie » fut un révélateur et un accélérateur des transformations du rapport à soi, au travail et à l’autorité. Fonctionnant métaphoriquement comme un laboratoire dans lequel se fabrique un « travailleur nouveau », miroir et reflet de « l’individu nouveau », autonome, mobile et instable, la start-up se donne à voir comme l’organisation « post-disciplinaire » par excellence, horizontale, réticulaire et déterritorialisée. Les principes d’autonomie et de responsabilité participent à la mise au travail des salariés et assurent leur bon gouvernement. A l’ère des start-up, les technologies diffuses de pouvoir dans l’entreprise font de l’autonomie concédée et exigée de l’individu, le pivot de la contrainte auto administrée. Sur ce plan là l’exemple des start-up continuera sans doute longtemps à être médité dans les cercles du pouvoir de l’entreprise en permanence à la recherche de formes efficaces de légitimation de la domination.

Although the terms “start-up” and “new economy” were first synonymous with novelty and excitement, they now seem anachronistic. Why therefore should we still be talking about these phenomena? This paper examines the main mechanisms used by a supposedly fun-oriented management to stimulate the mobilization of employees of Internet companies. It shows how the development of the new economy revealed and emphasized new ways of conceptualizing our relationship with authority, with work, and with ourselves. As a sort of laboratory in which “new workers” are created and a mirror of “new individuals” seen as autonomous, mobile, and unsettled, start-ups are perfect applications of a post-disciplinary organization, that is, a horizontal, reticular, and de-localized organization. Autonomy and responsibility incite, constrain, and control workers. The governing principle of start-ups is a diffuse form of technological control and power within the company, such that every employee is at the same time free and bound: free to decide but forced to plan and work. This aspect of start-ups will probably be the one that survives the longest since it offers efficient modes of domination—and of legitimating that domination—to those who hold the power in firms.

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