21 février 2024
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Luc Brisson, « Le continuum de la vie chez Platon. Des dieux aux plantes », Études de lettres, ID : 10.4000/edl.1479
Platon pense un continuum de la vie où viennent s’inscrire hiérarchiquement les dieux, les démons, les êtres humains, les animaux qui vivent dans l’air, sur la terre et dans l’eau, et même les plantes. L’activité rationnelle, conçue comme intuition des « formes » (εἴδη, ἰδέαι), constitue le critère permettant de distinguer tous ces êtres vivants. Les dieux et les démons, dont le corps est indestructible, contemplent les idées directement et de manière incessante. Les êtres humains ne partagent ce privilège que pendant une certaine période de leur existence, lorsque leur âme est séparée de tout corps. Lorsque les âmes humaines sont incarnées, leur contemplation des idées est indirecte et plus ou moins aléatoire, parce qu’elle doit passer par l’intermédiaire des sens. Pour leur part, les animaux font de moins en moins usage de leur intellect à mesure que l’on descend dans l’échelle des êtres. Les plantes se réduisent finalement à la partie la plus basse de l’âme, soit le simple désir. Platon, le fondateur de la philosophie occidentale, a conçu par là un système universel de la vie qui relève de la raison animant le κόσμος tout entier.