15 septembre 2022
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Simone Zurbuchen, « Quel fondement aux droits naturels? Étude de la traduction française du De jure naturae et gentium de Samuel Pufendorf par Jean Barbeyrac », Serveur académique Lausannois, ID : 10.4000/edl.3925
Jean Barbeyrac compte parmi les traducteurs les plus influents du XVIIIe siècle, qui a profondément remanié la théorie du droit de la nature et des gens à travers ses traductions françaises amplement commentées des œuvres de Pufendorf et de Grotius. Cette contribution montre à l’aide de deux exemples – la liberté de conscience et le droit de résistance d’une part, et la propriété privée de l’autre – comment Barbeyrac problématise la manière dont Pufendorf rend compte du fondement des droits naturels ainsi que de leur fonction dans la théorie politique. Si Barbeyrac se réfère aux œuvres politiques de Locke pour défendre le droit des citoyens de résister à un gouvernement qui violerait leurs droits inaliénables, ses emprunts à Locke restent ambigus en ce qui concerne le fondement de la propriété privée. En suggérant que les humains, auxquels Dieu aurait donné la Terre en commun, auraient été autorisés par ce dernier à s’approprier les choses nécessaires à leur survie et leur bien-être en vertu d’une loi de simple permission, Barbeyrac brouille la distinction chère à Pufendorf entre droits naturels (qui relèvent immédiatement de la nature humaine) d’une part, et droits acquis (qui dépendent du consentement des personnes concernées) de l’autre. Ces exemples attestent la manière du traducteur de « philosopher dans les marges » (Ph. Hamou).