Rien ne meurt :la vie et l’univers infini selon Giordano Bruno

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21 février 2024

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Tiziana Suarez-Nani, « Rien ne meurt :la vie et l’univers infini selon Giordano Bruno », Études de lettres, ID : 10.4000/edl.4055


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D’inspiration néoplatonicienne, la philosophie brunienne est orientée sur le principe suprême unique, mais de telle sorte qu’elle ne le situe pas dans l’« Un » qui se trouve au-dessus des « formes » (ou de l’« intellect », νοῦς), mais dans la matière première qui est le substrat de toute forme et qui est elle-même exempte de toute forme. Etant « puissance » (δύναμις) au double sens du mot, cette matière est à la fois capacité d’être (potentia) et possibilité déterminable (possibilitas) : puissance active et puissance passive ne font qu’un en elle. Ainsi engendre-t-elle elle-même toutes les formes par lesquelles elle se détermine et qui trouvent en elle leur substrat. Auto-productive, elle est la nature, voire la vie même, soit la « matière-mère » qui porte tout en son sein et met tout au monde, ou encore l’« âme du monde » (cf. Platon et Plotin) qui anime l’univers et le dirige par sa faculté principale, l’intellect universel (cf. Plotin). Philosophe de la Renaissance, Bruno conçoit la productivité de cette matière en analogie avec la production artistique. Tout comme l’artiste forme la matière en prenant la mesure dans la mens, l’intellect universel, propre à la matière, produit, comme "artiste interne", toutes les formes ou choses qui sont. Vu que la capacité productive de cette matière est infinie, l’univers qu’elle produit est lui aussi infini, tout comme l’espace est alors un réceptacle absolument homogène, également infini, pour toutes les formes possibles. Les conséquences de ce matérialisme vitaliste brunien sont les suivantes : 1. l’homogénéité fondamentale de toutes les réalités possibles, 2. la suppression de toute hiérarchie ontologique, 3. l’abolition de l’existence d’un centre (la terre ou le soleil) et dé-centrement total, 4. la disparition du « premier moteur » ou du dieu d’Aristote au-dessus (hors) du monde sensible, 5. la réfutation du « monogénisme adamique » et l’admission du « polygénisme » du genre humain, et – last but not least 6. la suppression de l’angoisse devant la mort, car, au final, « rien ne meurt ».

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