Des contes dans un atelier, Paris 1828-1832

Résumé Fr En

En s’intéressant aux œuvres d’un auteur double (Michel Masson, 1800-1883 et Raymond Brucker, 1800-1875, publiés sous le nom commun de Michel Raymond), cet article propose un pas de côté par rapport à la question de la «représentation» du travail par et dans la littérature et réfléchit à la présence de la littérature dans le monde de l’artisanat parisien. Certes, les œuvres de Michel Raymond (Le Maçon, 1828; Les Contes de l’atelier, 1833) représentent, non sans un certain pittoresque édifiant, la vie des ateliers parisiens; mais ils situent aussi la production de littérature dans ces mêmes ateliers, comme pratique populaire fondamentalement articulée au travail manuel. On interroge ainsi le lien entre expérience du travail et expérience de la littérature autour de 1830, et les processus ultérieurs d’effacement de ce lien.

By focusing on the works of Michel Raymond – the single name used by Michel Masson (1800–1883) and Raymond Brucker (1800–1875) in jointly authored works – this article moves away from the question of the “representation” of work in literature and reflects on the presence of literature in the world of Parisian craftsmanship. Raymond’s novels (Le Maçon, 1828; Les Contes de l’atelier, 1833) depict, not without a certain picturesque edification, the life of Parisian workshops, but they also situate the production of literature in these same workshops, as a popular practice fundamentally linked to manual labour. Thus, the article questions the link between work experience and literary experience around 1830 and the subsequent processes of erasure of the link.