23 janvier 2018
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Étienne Barilier, « De Venise à Venise », Études de lettres, ID : 10.4000/edl.998
Maurice Barrès a écrit La Mort de Venise ; et Thomas Mann, quelque dix ans plus tard, La Mort à Venise. Le premier a vu ou a voulu voir dans la ville mythique le lieu de la déliquescence et de la mort, en face duquel son moi se découvre d’autant plus vivant et jouit d’autant plus de lui-même. Venise, donc, le conforte. Mais Venise, tout aussi mortifère, déchire et dévaste Aschenbach, le héros de Mann. Cette ville n’est pas pour lui l’occasion d’un triomphe, mais d’un échec et d’une catastrophe. Aschenbach prend conscience que la mort et les abîmes ne sont pas hors de lui, mais en lui. Barrès se mire dans Venise. Le héros de Mann va s’y détruire. Ce sont là deux formes de conscience, deux manières d’affronter les « puissances souterraines ».