20 février 2019
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0071-2051
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2275-1947
https://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Laur Vallikivi, « Des Finno‑ougriens convertissent des Finno‑ougriens : foi, parenté et langue dans la rencontre missionnaire », Études finno-ougriennes, ID : 10.4000/efo.11443
Dans cet article j’examine l’action missionnaire venue d’Estonie (et dans une moindre mesure de Finlande) auprès des peuples de Russie parlant des langues finno‑ougriennes (ouraliennes). Alors que l’écroulement de l’Union Soviétique s’accompagne d’une intense activité missionnaire en Russie, des protestants venus d’Estonie et de Finlande (surtout luthériens, méthodistes, baptistes, pentecôtistes) se joignent au mouvement et entreprennent de propager activement leur foi parmi les peuples finno‑ougriens de Russie. Comme les Estoniens et les Finnois sont souvent accueillis comme des « parents », les missionnaires voient là un « créneau donné par Dieu » à exploiter. Leur objectif est de créer une parenté chrétienne, où les parents ethniques deviennent frères et sœurs unis par la foi. En dépit d’accusations prétendant le contraire, ils voient dans leur intervention une initiative destinée à sauver les cultures et les langues finno‑ougriennes, et s’appuient sur leurs efforts pour rapprocher les « peuples parents » des univers protestants des Estoniens et des Finnois, et pour ainsi les conduire au salut. Je me concentre ici sur la langue de cette rencontre missionnaire en tant que source et vecteur d’une idéologie dans des actions créatrices d’identité et j’observe les traits particuliers que cette activité assume dans un pays où le pouvoir et l’église orthodoxe russe voient les protestants d’un mauvais œil.