20 mars 2014
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Jean Léo Léonard, « Notes méthodologiques à partir d’une étude de cas fennique », Études finno-ougriennes, ID : 10.4000/efo.605
Les situations sociolinguistiques évoluent considérablement au cours du temps. Loin de se cantonner à un conflit figé ou à une situation de subordination prédéterminée, la diglossie, par exemple, y compris sous sa forme continuiste (diglossie de Ferguson), peut changer de forme et de contenu en quelques générations, au gré des conditions glottopolitiques et sociales, comme le montre le cas des quatre langues collatérales d’Estonie méridionale (võro, seto, mulgi, kihnu). Par ailleurs, la lecture qui est faite des données quantitatives s’avère souvent sommaire : l’analyste se contente de regarder de grandes proportions pour arriver à des conclusions hautement prédictibles, sans que l’on sache si une logique de falsification popperienne guide sa démarche, ou simplement la doxa. Enfin, les concepts qu’utilisent les sociolinguistes sont souvent a prioristiques au point de confiner à la doxa. Une manière de résorber ces apories et ces contradictions consiste à revisiter de manière critique les notions de diglossie, de vernacularité et de véhicularité, liées au statut ou au prestige des langues ou variétés constitutives des répertoires bilingues ou multilingues ds locuteurs, à travers une analyse des conditions historiques d’émergence de ces registres linguistiques en contact dans un champ social dynamique, tout en essayant de diversifier les concepts et de les articuler en un modèle qui puisse profiter aussi bien à la modélisation qu’à l’analyse qualitative des données statistiques sur les pratiques langagières.