21 juillet 2017
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Gaïdig Dubois, « Prédication seconde, translatif et construction de la subjectivité en finnois », Études finno-ougriennes, ID : 10.4000/efo.7374
Cet article examine un cas particulier de phrase à attribut de l’objet en finnois, que nous appelons moule de classification (luokittelumuotti). Le moule de classification, qui correspond en français à des phrases du type : Je considère cet homme comme mon meilleur ami, fait intervenir un verbe mental et a la spécificité de présenter un attribut de l’objet au translatif (cas dynamique typique du changement et de la transformation en quelque chose), alors que la relation prédiquée est en apparence statique. Les objectifs de l’article sont les suivants : 1) exposer les raisons qui motivent la présence du translatif dans l’expression d’une relation prédicative statique ; 2) passer en revue les éléments qui composent le moule et ; 3) se pencher sur ses conditions d’emploi. Le moule de classification est composé d’un sujet, d’un verbe, d’un complément d’objet et d’un attribut de l’objet au translatif, qui interagissent : l’agent sujet exerce une action mentale, dénotée par le verbe, sur la manière dont il conçoit le référent de l’objet et opère, ce faisant, une classification de l’objet dans la catégorie exprimée par son attribut. L’étude montre que le moule de classification est une structure grammaticale à part entière, qui exprime une certaine subjectivité (un jugement/une prise de position) découlant de l’interaction directe du sujet avec l’attribut de l’objet au translatif dans l’acte de classification – le mouvement mental – qu’il réalise.