11 septembre 2019
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Maryline Heck, « Ecrire le quotidien aujourd’hui : formes et enjeux », ELFe XX-XXI, ID : 10.4000/elfe.1193
On revient ici sur le développement d’« écritures du quotidien », qui ont émergé en France à partir du début des années 1980 et ne cessent depuis de se développer. Explorations urbaines, enquêtes socio-anthropologiques, phénoménologies d’objets du quotidien : ces écritures constituent aujourd’hui un vaste massif aux formes variées, qui n’a que très peu été étudié en tant que tel. Or, l’intérêt de ces textes réside notamment dans le fait qu’ils interrogent de manière particulièrement forte les limites de la littérarité. Tout d’abord, parce qu’ils instaurent souvent un dialogue très nourri avec les sciences humaines, qui se sont largement emparées, avant la littérature, de la notion de quotidien. Ensuite, parce qu’ils ont très souvent un statut hybride, relevant la plupart du temps de la littérature que l’on qualifie d’« expérimentale ». Certains de ces textes vont jusqu’à mettre en question la séparation entre l’œuvre et l’existence même de leur auteur, nécessitant, pour être menés à bien, de contraindre celle-ci plus ou moins fortement. On observe donc un brouillage des frontières non seulement entre le théorique et l’artistique, mais entre l’art et la vie même, brouillage qu’il paraît particulièrement profitable d’explorer plus avant pour définir « l’extension du domaine des lettres » aujourd’hui.