De mémoire vulnérable : le massacre des Sioux dans Tristesse de la terre d’Éric Vuillard

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21 septembre 2020

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ELFe XX-XXI

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Bernabé Wesley, « De mémoire vulnérable : le massacre des Sioux dans Tristesse de la terre d’Éric Vuillard », ELFe XX-XXI, ID : 10.4000/elfe.2562


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Pour peu qu’on la déplace sur le plan de la mémoire collective, la notion de vulnérabilité s’avère particulièrement efficace pour évoquer le danger d’effacement qui pèse sur les meurtres de masse des Sioux dans Tristesse de la terre. Ce récit historique d’Éric Vuillard suit de manière critique l’ascension et le déclin du Wild West show, spectacle crée en 1883 par Buffalo Bill Cody qui proposait aux spectateurs d’assister à une mise en scène de la conquête de l’Ouest. De ce divertissement, le récit dit qu’il équivaut à un gommage instantané qui substitue un grand récit de conquête glorieuse au souvenir des massacres des Amérindiens. Dans une perspective sociocritique, cet article se demande donc comment les effacements, les réécritures et les mises en scène spectaculaires que raconte Tristesse de la terre constituent une vulnérabilité au carré : ciblant les vulnérables qui ont déjà été victimes de massacres de masse, l’amnésie collective y fait peser la menace d’une annihilation mémorielle de grande envergure qui redouble l’extermination collective par son engloutissement dans l’oubli.

The concept of vulnerability turns out to be sharply accurate to analyse the erasement that threats the Sioux mass murders memory in Tristesse de la terre by Éric Vuillard. This historical narrative follows the rise and fall of the Wild West show. The production created by Buffalo Bill in 1883 is depicted by Vuillard’s narrative as the equivalent of an immediate erasement that substitutes to the memory of Sioux mass murders a glorious narrative of how the West was won. The sociocritical approach adopted in this paper demonstrates how the erasements and rewritings of collective memory performed by this show in Tristesse de la terre constitues a vulnerability by the square : in this narrative, collective amnesia targets the vulnerables that have been victims of mass murder and raises the threat of a large scale memory annihilation that doubles the collective extermination with its disappearance in oblivion.

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