16 octobre 2021
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Cécile Châtelet, « Prises de position publiques et politique dans les romans de Marie NDiaye », ELFe XX-XXI, ID : 10.4000/elfe.3320
La posture de Marie NDiaye sur la scène littéraire et médiatique se caractérise par une forme de distance : l’autrice répond souvent de manière vague et brève aux questions qu’on lui pose, et elle fait preuve d’une grande réserve quant on lui suggère d’éclairer le sens de ses propres textes. Cette réserve se manifeste également par une forme de distance vis-à-vis des sujets politiques et par une réticence à évoquer la dimension politique de ces fictions, malgré une mise en scène aiguë, dans son œuvre, de la violence des rapports sociaux. Comment comprendre la posture de réserve de Marie NDiaye, et comment l’articuler avec l’écriture de ses romans ? Il s’agit de faire l’hypothèse que la posture de réserve de l’autrice, qui répond à différents enjeux, rend notamment possible le fonctionnement d’un dispositif littéraire fondé sur l’implicite, dans le cadre d’une conception de la littérature qui rejette le roman à thèse et l’idée d’un message de l’œuvre pré-établi par l’auteur. Il est alors possible de comprendre la manière dont ses romans sont politiques, alors même qu’ils n’appartiennent pas aux cadres génériques attendus lorsqu’on pense aux fictions politiques contemporaines, du récit dystopique au roman d’entreprise, en passant par le récit de soi sociologique.