11 septembre 2019
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2257-5529
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2262-3450
https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Bernard De Meyer, « Le global turn ou comment lire Les coqs cubains chantent à minuit de Tierno Monénembo », ELFe XX-XXI, ID : 10.4000/elfe.915
Les littératures africaines d’expression française et leur critique ont connu des évolutions parallèles. Étant considérées comme des contre-littératures (Mouralis), elles tendent, depuis le début du xxie siècle, à être positionnées en rapport avec les études postcoloniales d’une part et avec la théorie, remise à jour, autour de la notion de littérature mondiale. En conséquence, certains critiques, parmi lesquels Abdoulaye Imorou et Stefan Helgesson, proposent une critique africaine globale, qui permet de situer le fait littéraire hors des cadres traditionnels et en particulier de nier, du moins en principe, la primauté de la littérature française (de la métropole) sur la littérature francophone (de la périphérie). Les écrivains eux-mêmes, avides lecteurs de cette critique, affirment de plus de plus leur authenticité créative plutôt que leur appartenance à un continent ou une communauté. Aussi cela nous autorise-t-il à utiliser la poétique transculturelle (Semujanga) comme méthode de lecture. Il nous semble dès lors aussi essentiel de bâtir l’approche globale à partir des textes mêmes, car chaque texte offre des pistes originales aux critiques. Cet article s’appuie ainsi, dans le cadre du global turn, sur une lecture postcoloniale de Les Coqs cubains chantent à minuit de Tierno Monénembo. Il situera ce roman dans la carrière de l’écrivain, lauréat du Renaudot, et insistera sur son caractère foncièrement transculturel et son cosmopolitisme vernarculaire (Bhabha). L’analyse portera essentiellement sur l’appropriation et la circulation transnationale de valeurs et de formes littéraires et sur la construction d’un monde (world-making) imaginé qui mélange le local et le global.