6 décembre 2019
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Éva Guillorel, « Écouter les archives », Écrire l’histoire, ID : 10.4000/elh.1895
La production d’écrits administratifs essentiellement en français depuis le xvie siècle renvoie un miroir très déformant et appauvri de la multiplicité des langues qui caractérise le royaume. Dès lors, comment peut-on cerner, au sein de telles sources écrites, la présence des parlers vernaculaires, souvent associés à des pratiques orales ? La lecture des archives judiciaires permet, à travers des mentions souvent brèves, d’entrevoir un univers linguistique bien plus complexe. Qu’il s’agisse de la référence à des interprètes ou de la transcription par les greffiers de termes non traduits en français par choix ou par manque de compétences linguistiques, les parlers locaux y surgissent furtivement. Plus encore, les pièces justificatives jointes aux procédures criminelles sont l’occasion rare de trouver des traces écrites de ces langues dans un contexte d’archives produites par l’autorité publique, par exemple sous la forme de correspondances privées ou de chansons diffamatoires.