7 décembre 2019
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1967-7499
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2492-7457
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Xavier Bourdenet, « Le deuil de la poésie », Écrire l’histoire, ID : 10.4000/elh.1973
La question linguistique traverse l’œuvre de Mérimée, tant fictionnelle qu’historique. Elle porte en elle un principe d’étrangeté : l’historien y est tout particulièrement confronté, face aux lisibilités perdues des sources qu’il compulse. Mais elle est surtout articulée à une représentation largement fantasmatique de l’évolution de l’humanité : l’âge et la langue de l’historien, symptômes de civilisation, sont toujours seconds par rapport à ceux, sauvages, du poète. Ce dernier use d’une langue naturelle et originelle, faite de métaphores. Celle de l’historien en est l’envers exact. Elle s’écrit entre l’interdit et la nostalgie de la langue poétique, dont elle propose l’archéologie.