« C’était pendant l’horreur d’une profonde nuit… »

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13 décembre 2023

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Cet article interroge la façon dont la tragédie racinienne travaille l’injonction à l’oubli (de l’Édit de Nantes au « refoulement » de la Fronde). Mettant en scène des personnages qui nous invitent à entrer dans leur mémoire, Racine juxtapose plusieurs temporalités qu’il coud ensemble (qu’elles soient traumatiques, bibliques, mythiques, actuelles). Le rapport aux fantômes, aux ombres tout comme au veuvage permet d’interroger le régime du souvenir. Même les personnages d’enfants semblent moins incarner le futur que la résurrection d’un passé (la lignée de David avec Joas, la splendeur de Troie avec Astyanax) que d’autres veulent abolir (tels Athalie et Pyrrhus baignés de crimes). La tragédie racinienne ouvre une brèche temporelle qui semble symptomatique de ce carambolage des temps. Elle produit aussi un espace mémoriel qui nous parle encore aujourd’hui et sur lequel nous pouvons encore projeter nos propres doutes comme nos hantises.

This article questions the way Racinian tragedy displays the order to forget (from Edict of Nantes to the “repression” of The Fronde). By staging characters who invite us into their memory, Racine stacks several temporalities and weaves them together (whether they are traumatic, biblical, mythical, current ones). The relationship with ghosts, shadows and widowage allows to question the regime of memory. Even children seem to be less an incarnation of the future than that of the past resurrecting (David’s lineage with Joas, Troy’s glory with Astyanax) which others vow to abolish (such as Athalia and Pyrrhus, filled with crimes). Racinian tragedy thus opens a breach that seems a symptom of the carambolage of times. It also produces a space of memory still alive to us and on which we can still project our own doubts as well as our obsessions.

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