Écrire la vie, écrire l’histoire : Annie Ernaux et les historiennes et historiens

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Le 7 octobre 2022, le prix Nobel de littérature a été attribué à Annie Ernaux, première femme française à le recevoir. L’article évoque le lien personnel et les expériences communes de classe et de genre d’une historienne avec cette œuvre autobiographique, universelle et politique. Il examine le lieu de la mémoire – Yvetot –, l’usage du temps historique et des archives familiales – journal intime, photographies, images filmiques – dans les récits d’Annie Ernaux – en particulier dans Les Années. Il invite à une réflexion sur l’utilisation de cette œuvre par les historiennes et historiens comme source pour écrire l’histoire des transfuges de classe, l’histoire des femmes et du genre dans la seconde moitié du XXe siècle.

On October 7, 2022, the Nobel Prize for Literature was awarded to Annie Ernaux, the first French woman to receive it. The article evokes a historian’s personal connection and shared experiences of class and gender suggested by this autobiographical, universal and political work. It examines the site of memory—Yvetot—, the use of historical time and family archives—diary, photographs, film images—in the stories of Annie Ernaux—in particular in The Years. It invites the reader to reflect on the use of this work by historians as a source for writing the history of passing class lines, the history of women and gender in the second half of the 20th century.