2 août 2017
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Jacques Rancière et al., « Le partage des vies. Entretien avec Jacques Rancière », Écrire l’histoire, ID : 10.4000/elh.855
Contrairement à la doxa contemporaine selon laquelle le suffrage en politique, son expression et son actualisation, sont le sésame institutionnel et symbolique par excellence du régime démocratique, Jacques Rancière critique sévèrement le système représentatif. Une écriture de l’histoire démocratique doit se souvenir de l’écart creusé entre démocratie politique et démocratie sociale qui accompagne la réinvention du suffrage universel au cours de la révolution de février 1848. Pour entendre cette mise à l’écart de l’oligarchie représentative, il faut aussi être vigilant aux leçons de l’histoire transmises par les historiens, notamment ceux de la Nouvelle Histoire, qui traitent souvent des discours dits muets ou encore de la petite phrase qui concentre l’univers entier. Pour Jacques Rancière, écrire l’histoire, c’est favoriser plutôt des paroles circulantes, des paroles qui font passages entre des niveaux linguistiques, entre des discours supposés référés à des classes et aussi entre réalité et fiction.