29 novembre 2023
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Annie Pibarot, « « Ce qui est monstrueux chez moi » », Elseneur, ID : 10.4000/elseneur.1624
Il pourrait sembler plus logique de chercher des représentations de monstres dans la littérature fantastique que dans cette forme d’écriture de soi qu’est l’autofiction. Or le texte fondateur de l’autofiction, Fils de Serge Doubrovsky, s’est dans un premier temps intitulé Le Monstre et est surdéterminé par cette notion. Chez d’autres écrivains d’autofiction apparaissent des références à des êtres de légende, ou à des formes extrêmes de cruauté et d’anormalité, plus ou moins explicitement désignées comme monstres. Ces recours sont repérés chez Jacques Chessex, Gérard Garouste, Emmanuel Carrère et plus longuement développés dans le cas de Michel Leiris et de Chloé Delaume. La notion d’autofiction est prise ici dans un sens large, étendue au roman autobiographique (Chessex) et à l’autobiographie d’un sujet qui tente de mettre en mots ses contradictions (Leiris). Le monstre permet à ces différents auteurs de dire une perception inquiétante de soi, une part d’étrangeté et de dépersonnalisation.