2 avril 2024
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Michèle Fontana, « « On devrait fonder une chaire pour l’enseignement de la lecture entre les lignes ». Bloy anti-critique », Elseneur, ID : 10.4000/elseneur.1872
Que garder des pages critiques d’un pamphlétaire tel que Léon Bloy ? Porteuse d’une vision crépusculaire, nourrie de haines personnelles, son anti-critique est à la fois une condamnation globale de la critique et des attaques ad hominem. Toutefois, son agressivité est aussi la stratégie d’un provincial qui entre en littérature par effraction : ce faisant, son regard de « sauvage » perçoit efficacement, sous les codes et les théories, les conflits d’intérêts et les luttes de pouvoir. Loin de n’être qu’un éreinteur, Léon Bloy, contre les juges et les censeurs officiels, salue des textes forts, dérangeants. Sa sensibilité d’artiste lui fait défendre Barbey d’Aurevilly, Jehan Rictus, Lautréamont, dont il est l’inventeur. Dans sa forme comme dans ses supports, sa critique s’affranchit des canons et illustre l’« inconscience prophétique », la plongée dans l’imaginaire qu’il demande à tout vrai critique.