Le critique, l’écrivain : fusion des emplois et redéfinition des rapports dans la jeune critique symboliste

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2 avril 2024

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Elseneur

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Yoan Vérilhac, « Le critique, l’écrivain : fusion des emplois et redéfinition des rapports dans la jeune critique symboliste », Elseneur, ID : 10.4000/elseneur.1899


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Le discours d’anti-critique et la revendication de la supériorité de l’artiste sur le critique semblent les choses les plus naturelles et les mieux partagées dans les colonnes des petites revues symbolistes. De façon sommaire, on pourrait même décrire la production critique des petites revues comme le réinvestissement conscient et assez systématique (sinon caricatural) des lieux communs forgés par le siècle pour encadrer les discours d’« anti-critique ». À bien y regarder, cependant, non seulement des voix discordantes se font entendre, mais encore une certaine contradiction apparaît, entre la réalité des pratiques, voire des carrières, et cette image même du « critic as artist » (Oscar Wilde). D’une part les autorités ne sont pas automatiquement fondées sur la légitimité de « l’être artiste », d’autre part ce transfert automatique de la valeur de l’un vers l’autre est proprement mis en cause ou réévalué. Il importe ainsi de comprendre combien le moment symboliste de la critique littéraire se singularise moins par une ambition généralisée de « littérarisation » du commentaire, dans une optique d’« anti-critique » esthétisante, que par son effort pour construire un emploi spécifique de la critique journalistique, défini évidemment et très traditionnellement contre les voix dominantes de la grande presse, mais encore, de façon plus retorse et paradoxale, contre l’autorité de la figure du créateur.

Anti-critical discourse and claims of the superiority of artists over critics seem natural and to be shared by all in the columns of the minor symbolist periodicals. In general terms, criticism in the minor publications could be described as being a knowing and fairly systematic re-use (even a caricature) of the commonplaces that the 19th century invented concerning “anti-criticism”. If we look more closely, however, we can distinguish opposing views and a certain widespread discrepancy between pratical reality (and careers) and the image of the “critic as artist” (Oscar Wilde). “Being an artist” does not automatically legitimise critical authority and the automatic shift of value from one to the other is rightly questioned or revised. It is important to understand how the symbolist period of literary critism is characterised less by a general ambition to make literature out of criticism with a view to aesthetising “anti-criticism” than by an effort to construct a specific use for journalistic criticism, clearly defined and traditionally against the ruling voices of the institutional press, and indeed, more cynically and paradoxically, against the authority of the creator.

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