3 décembre 2021
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Fayrouz Kaddal, « Lamenting Old Nubia Through Music: Between Past and Present, Egypt and the Diaspora », Égypte/Monde arabe, ID : 10.4000/ema.14794
Cet article examine la relation entre la mémoire, la musique et l’espace dans les villages nubiens déplacés, près de Kom Ombo. La construction du haut barrage d’Assouan (1964) et le déplacement de 113 000 Nubien.ne.s a laissé ces dernier.e.s face à un traumatisme de perte et de chagrin. Un nouveau genre de musique nubienne, appelé aghânî al-tahgîr ou chants du déplacement dans lesquels les Nubien.ne.s déplorent la perte de leurs maisons, provient de cette expérience traumatique. Ces chansons constituent des archives vivantes et contribuent à raconter une histoire que les Nubiens ne racontent que dans leurs veillées nocturnes, dans les rassemblements (gâ’da), dans les clubs nubiens et sur les plateformes de médias sociaux. À travers l’analyse des poésies, des musiques et des paroles recueillies tout au long de mon travail de terrain de master (2018-2020), je donne des exemples de la façon dont 1964 et l’ancienne Nubie sont commémorés et déplorés différemment par divers groupes de Nubien.ne.s vivant dans des villages déplacés de Nubie, mais aussi par des groupes vivant en ville ou à l’étranger. Lors de mon terrain dans ces villages autour de Kom Ombo, j’ai recueilli des chansons de trois groupes ethniques: les Kunûz, les Fâdîkkâ et les Arabes de ‘Ulayqât. En dehors de Kom Ombo, j’analyse les chansons d’un groupe de musique nubien alexandrin appelé High Dam Band et d’Al Sarah & the Nubatones, un groupe soudano-américain.