18 octobre 2017
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Laura Garrec, « Les enjeux de pouvoir de l’autorité religieuse dans l’Égypte post-transition démocratique », Égypte/Monde arabe, ID : 10.4000/ema.3735
Le renversement du gouvernement Morsi par l’armée le 3 juillet 2013 a exacerbé la compétition autour de l’autorité religieuse entre les différents acteurs des champs politiques et religieux institutionnels, à savoir al-Azhar, le ministère des Waqfs, Dâr al-Iftâ et le président. L’arrivée du général al-Sissi au pouvoir suite aux élections de juin 2014 a eu lieu dans un contexte où le contrôle du champ religieux en tant qu’espace de mobilisation politique contestataire appuyait la répression des partisans des Frères musulmans et des militants révolutionnaires. L‘appel à la « révolution religieuse » du président fraîchement élu s’inscrit dans un environnement politique et historique au sein duquel al-Azhar représente pour le régime un outil de légitimation islamique et de lutte contre l’opposition et inaugure la rivalité qui marquera notamment les rapports entre al Sissi et l’institution autour de la production des normes religieuses. Le discours de vérité que tente d’imposer le nouveau régime aux sphères politiques et religieuses a ainsi pour enjeu la redéfinition des acteurs politiques et religieux légitimes et le remodelage du corps politique à travers l’expulsion des normes religieuses qui lui sont concurrentes. Il s’agit donc d’explorer les stratégies sémantiques de monopolisation du champ religieux mises en œuvre par les institutions religieuses étatiques et le président et de saisir la dynamique des conflits d’intérêts se jouant entre les acteurs concernés, ainsi que de comprendre les mécanismes institutionnels de formation d’une identité nationale fondée sur une définition religieuse.