Hunting for fortune. Wild animals, goddesses and the play of perspectives in early Tibetan dice divination

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1 mars 2019

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Brandon Dotson, « Hunting for fortune. Wild animals, goddesses and the play of perspectives in early Tibetan dice divination », Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines, ID : 10.4000/emscat.3747


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Le cerf, l'antilope, la gazelle et d'autres animaux sauvages sont au cœur de la divination par les dés dans le Tibet ancien. On les trouve dans les présages successifs d’environ deux douzaines de manuscrits de divination par les dés des ixe et xe siècles, retrouvés à Dunhuang, Turfan et autres sites occupés par les Tibétains le long de la route sud de la soie aux viiie et ixe siècles. En plus des cerfs, kiang et yaks, diverses espèces d’oiseaux et de gibier d’eau apparaissent à intervalles réguliers dans les présages. Ces animaux, dont la prépondérance a été relevée par d'autres chercheurs, sont plus qu'une évocation pittoresque de la faune tibétaine. Et ils font plus que simplement témoigner d'un processus par lequel les Tibétains ont assimilé une technologie divinatoire étrangère, imprégnant ces présages de leur propre sensibilité poétique et oraculaire. Ces animaux sauvages, de toute évidence omniprésents dans les présages, sont en fait essentiels aux échanges entre le sauvage et le domestiqué, et entre le divin et l'humain qui sous-tendent une plus grande économie rituelle de la fortune à laquelle la divination par les dés offre un mode d'accès très spécifique. Ces animaux sauvages se trouvent en concurrence en tant que dépositaires de la fortune et en tant que biens privilégiés des déesses sauvages sman qui surveillent les hauts plateaux sauvages, concurrence qui respecte un équilibre subtil entre la lutte (agonistique) et le hasard (aléatoire). Pour un client de la divination ou « joueur oraculaire », la fortune humaine (phya) peut être gagnée – essentiellement à partir des espaces sauvages surveillés par les déesses sman –, ou bien elle peut être perdue, souvent avec des résultats graves. Cette dynamique d'échange, dans laquelle l'essence faste du sauvage est absorbée par les humains et leur bétail, soulève également des questions intrigantes sur la relation entre la divination par les dés et la chasse et, plus généralement, sur le rôle que jouent les animaux et les divinités dans la construction de la personne tibétaine.

Deer, antelope, gazelles, and other wild animals are central to early Tibetan dice divination. They appear in response after oracular response in approximately two dozen 9th- and 10th-century excavated dice divination manuscripts recovered from Dunhuang, Turfan, and other sites occupied by Tibetans along the southern Silk Road in the 8th and 9th centuries. In addition to deer, kiang, yaks, and so on, various birds and waterfowl make repeated appearances in the responses. These animals, whose preponderance has been remarked upon by others who have studied these texts, are more than just a picturesque evocation of Tibetan fauna. And they do more than simply bear witness to a process whereby Tibetans assimilated a foreign divinatory technology and infused it with their own poetic and oracular sensibilities. These seemingly omnipresent wild animals are in fact central to the exchanges between the wild and the tame, and between the divine and the human that underpin a larger ritual economy of fortune to which dice divination offers one very specific mode of access. As repositories of fortune, and as the favoured possessions of the wild sman goddesses who oversee the wild highlands, these wild animals index a competition wherein there lies a subtle balance between agonistic struggle and aleatory hazard. For a divination client or “oracular gambler”, human fortune (phya) may be won – essentially taken from the wild spaces overseen by the sman goddesses –, or it may be lost, often with grave results. This dynamic of exchange, in which the fortunate essence of the wild is absorbed by humans and livestock, also raises intriguing questions about the relationship between dice divination and hunting and, more generally, about animals and divinities in the construction of Tibetan personhood.

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