9 décembre 2020
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Jaroslava Panáková, « The fragrance of belonging in Russian Beringia », Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines, ID : 10.4000/emscat.4557
Cette étude explore comment les odeurs, associées à des émotions particulières, révèlent le sentiment d’appartenance à la Béringie russe. Les différents modèles olfactifs sont conceptualisés dans le cadre de larges processus socio-politiques de la modernisation soviétique et post-soviétique. Les odeurs, les représentations mentales des stimuli odorants, sont considérées socialement construites. Suivant la démarche de David Howes (2002) et de Constance Classen et al. (1994), l’auteur suppose que les politiques culturelles de l’olfaction s’intensifient sous les régimes sociaux changeants. L’étude s’inspire en outre du concept de styles de vie de David Chaney (1996) qui s’avère utile pour approfondir l’étude des relations entre différenciation sociale et modèles esthétiques dans le contexte de la mission civilisatrice soviétique. Dans l’analyse de l’impact des politiques soviétiques (et post-soviétiques) sur les pratiques olfactives indigènes, l’étude déplace l’attention de la désodorisation (un concept qui fait référence à l’élimination des odeurs que le discours occidental colonisateur trouve socialement inacceptables) vers l’assainissement (processus dans lequel la propreté, synecdoque de la civilité, peut entraîner la répudiation de certaines odeurs). Elle démontre que les domaines où les sens, l’esthétique et les hiérarchies sociales se chevauchent, ont un large éventail de formes culturelles, souvent involontaires du point de vue des décideurs politiques soviétiques ou postsoviétiques.