Les ressorts d’une souveraineté conceptive - penser, enseigner et organiser la conception collective

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24 décembre 2022

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e-Phaïstos

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Le Masson Pascal et al., « Les ressorts d’une souveraineté conceptive - penser, enseigner et organiser la conception collective », e-Phaïstos, ID : 10.4000/ephaistos.10473


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Résumé Fr En

Il est largement reconnu que le développement industriel et la souveraineté qui lui est associé tiennent aux innovations et à un triptyque science-industrie-société qui y contribue. C'est plus récemment que les travaux ont permis de mieux comprendre les ressorts qui ont conduit au développement de nouvelles puissances génératives. La communication présente trois aspects critiques pour le développement et les évolutions de ces puissances génératives. 1) Les travaux ont montré que l’émergence de ces puissances génératives était associée au développement d’un langage commun (à savoir des formes variées de théorie de la conception et de méthodes associées) permettant d’agir collectivement dans une logique conceptive. On montrera comment le développement de théories et de méthodes de conception a pu être un facteur important dans le développement de capacités de conception collectives. Notamment on reviendra sur quelques cas focaux connus : le développement de l’enseignement de Konstruktionslehre dans les Écoles techniques allemandes en lien avec le développement industriel allemand mi-19e et le développement du Werkbund et du Bauhaus au début du 20e siècle : deux exemples où se développent simultanément un langage nouveau de la conception, de nouveaux enseignements, un lien université-industrie et une nouvelle puissance générative liant industrie, science et société. 2) Le développement de cette puissance générative a reposé sur une logique d’organisation du savoir permettant sa réutilisation systématique au service de l’innovation et de la création - et une réutilisation qui ne le détruit pas mais au contraire le préserve et le renforce. Ces puissances génératives ne sont pas construites sur une logique de destruction créatrice mais plutôt de création préservatrice, fondée sur ce qu’on peut appeler un « patrimoine de création ». On montrera comment les théories de la conception ont permis le développement de ces patrimoines, avec leur variété, leurs capacités plus ou importante de création préservatrice, et la variété des acteurs nécessaires à leur développement (entreprises mais aussi système des brevets, écoles, association professionnelles, collèges…). 3) En suivant cette perspective, il est intéressant d’étudier les évolutions de ces langages de conception, soubassement aux puissances génératives historiques. Ces langages sont apparus comme des façons de domestiquer le raisonnement dans l’inconnu - de sorte que leurs évolutions au cours du développement industriel correspondent aussi aux évolutions des inconnus que les sociétés avaient à explorer, et dont ils peuvent ainsi être des traceurs. Ces trois pistes conduisent aux propositions suivantes : 1) la souveraineté tient aux inconnus que les écosystèmes industriels sont capables d’explorer ; 2) elle tient donc aux puissances génératives dont ces écosystèmes se sont dotés - autrement dit : la puissance générative qui fait la souveraineté tient aux capacités à penser collectivement les inconnus de son temps.

It is widely recognized that industrial development and the sovereignty associated with it is due to innovations and to a science-industry-society triptych that contributes to it. It is more recently that work has allowed for a better understanding of the forces that have led to the development of new generative powers. The paper presents three critical aspects for the development and evolution of these generative powers. 1) The work has shown that the emergence of these generative powers was associated with the development of a common language (i.e., various forms of design theory and associated methods) allowing to act collectively in a design logic. We will show how the development of design theories and methods could be an important factor in the development of collective design capacities. We will return to some well-known focal cases: the development of the teaching of Konstruktionslehre in German technical schools in connection with German industrial development in the mid-19th century and the development of the Werkbund and the Bauhaus at the beginning of the 20th century: two examples where a new language of design, new teaching, a university-industry link and a new generative power linking industry, science and society were developed simultaneously. 2) The development of this generative power has been based on a logic of organization of knowledge allowing its systematic reuse in the service of innovation and creation - and a reuse that does not destroy it but on the contrary preserves and reinforces it. These generative powers are not built on a logic of creative destruction but rather of preserving creation, based on what we can call a "creative heritage". We will show how design theories have allowed the development of these heritages, with their variety, their more or less important capacities of preserving creation, and the variety of actors necessary to their development (companies but also the patent system, schools, professional associations, colleges...). 3) Following this perspective, it is interesting to study the evolution of these design languages, the basis of historical generative powers. These languages appeared as ways of domesticating reasoning in the unknown - so that their evolutions during industrial development also correspond to the evolutions of the unknowns that societies had to explore, and of which they can thus be tracers. These three lines of inquiry lead to the following propositions: 1) sovereignty is based on the unknowns that industrial ecosystems can explore; 2) it is therefore based on the generative powers that these ecosystems have endowed themselves with - in other words, the generative power that makes up sovereignty is based on the capacities to think collectively about the unknowns of our time.

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