22 octobre 2021
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Camille Gardesse et al., « Entre vulnérabilités résidentielles et hospitalités locales : trajectoires et expériences d’exilé·es dans trois villes petites et moyennes », Espace populations sociétés, ID : 10.4000/eps.11637
Depuis 2015, les villes petites et moyennes sont devenues des lieux d’installation des personnes en demande d’asile et réfugiées dans le cadre d’une politique nationale de dispersion dont l’objectif est d’éviter leur concentration dans les métropoles. L’article interroge les effets de ces déplacements contraints sur les vulnérabilités résidentielles des exilé-e-s. Il apporte des éclairages à cette question à travers l’analyse des expériences et trajectoires résidentielles à partir de vingt-neuf entretiens avec des exilé-e-s dans trois villes petites et moyennes françaises. Il montre comment, plus que les lieux d’arrivée, les politiques nationales d’accueil et de dispersion vers des villes imposées, où les bénéficiaires ne disposent pas de relations sociales, marquent négativement les expériences. Elles tendent à renforcer l’isolement et l’anxiété de ces personnes, déjà fragilisées par le parcours migratoire et l’incertitude des procédures administratives. L’article met par ailleurs en exergue des effets mitigés des lieux d’accueil sur l’expérience des exilé·es, un effet positif du fait des opportunités offertes par les marchés du logement plus détendus, mais un effet plus négatif lié aux difficultés de mobilité et d’accessibilité aux services. L’investissement d’habitant-e-s – qui pallient certaines de ces difficultés en prenant en charge les exilé-e-s plus vulnérables – rend plus hospitaliers ces espaces sociaux locaux, même si des processus de racialisation peuvent aussi rendre l’expérience plus difficile. Caractérisées par des formes d’interconnaissance lâche (Bozon, 1984), ces villes deviennent plus familières avec le temps, en particulier pour les familles socialisées à ce type d’espaces au cours de leurs trajectoires résidentielles.