22 octobre 2021
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Gabriel Tati, « Resisting to spatial exclusion and fighting for economic inclusion: African immigrant traders in the public commercial spaces of the City of Cape Town, South Africa », Espace populations sociétés, ID : 10.4000/eps.12019
En Afrique du Sud, les grandes villes sont racontées autour de l’esprit d’entreprise qui met l’accent sur la compétitivité, l’innovation et le partenariat entre le gouvernement local et les entreprises privées dans le marketing de la ville à l’intérieur et au-delà des frontières nationales. Une grande partie de la population vivant dans ces villes est composée d’immigrants, originaires d’autres pays africains, qui sont fréquemment victimes d’attaques xénophobes violentes de la part de citoyens locaux. Les immigrés africains opèrent principalement dans le secteur informel et restent largement en marge du principal courant économique et du tissu social de la ville. Cet article interroge dans quelle mesure les interventions mises en œuvre dans la ville du Cap en Afrique du Sud par les autorités, dans le cadre de la ré-imagerie de la ville comme ville mondiale, contribuent soit à l’inclusion spatiale, soit à l’exclusion des immigrés africains et celle de leurs activités de petit commerce dans la conception du développement urbain. L’argument central de l’article est que dans la poursuite de la stratégie entrepreneuriale prônée par la ville du Cap, il y a de fortes indications que certaines de ces interventions sont contraignantes et répressives, exacerbant l’exclusion économique et sociale des immigrés africains. En outre, ces interventions ont eu tendance à accroître l’hostilité sociale envers les immigrants. Contre les mesures répressives d’application de la loi pour réguler l’espace urbain, il y a eu cependant un glissement public quelque peu progressif vers des efforts plus accommodants qui ont profité aux propriétaires d’entreprises immigrés africains. L’article est éclairé par la perspective théorique sur la gouvernance urbaine entrepreneuriale et des données provenant de sources empiriques. Les résultats rapportés montrent que, dans la ville de Cape Town, l’occupation de tout espace à des fins commerciales est restreinte par un ensemble de règlements. En réponse à la variété des interventions, les chefs d’entreprise ont manifesté des réactions différentes, allant de la conformité aux actes subversifs, en passant par la résistance, ou des arrangements négociés qui ont parfois été utilisés pour influencer la direction d’autres interventions.