1 juin 2010
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Gabriel Tati, « Immigrants and Coastal Artisan Fishing in a Context of Constrained Spatial Expansion in the City of Pointe-Noire (Congo-Brazzaville) », Espace populations sociétés, ID : 10.4000/eps.2337
Cet article examine les changements, tant sur le plan spatial qu’environnemental, qui ont affecté l’habitat et la pêche artisanale au sein d’une communauté de migrants sur un site côtier qu’ils partagent avec une compagnie pétrolière dans la zone côtière de la ville de Pointe-Noire. Les observations de terrain sur une longue durée montrent que ces pêcheurs ont, de manière remarquable, démontré une capacité collective à organiser leurs activités de pêche et à transformer leur habitat informel dans un contexte d’illégitimité, de conflit et de menace permanente d’éviction. La proximité avec la compagnie pétrolière a toutefois induit des contraintes majeures dans l’occupation de l’espace et dans l’utilisation des techniques de pêche en mer. Avec la poussée migratoire et les limites physiques imposées par la compagnie, l’espace habitable s’est réduit considérablement pour les pêcheurs. Cela a entraîné une occupation anarchique des espaces avoisinants, vacants mais écologiquement plus fragiles et inondables. Les pratiques de pêche sont devenues plus intensives et moins favorables à l’exploitation durable de colonies de poissons. Les pêcheurs sont obligés de trouver de nouvelles zones de pêche à cause de la présence accrue des activités pétrolières dans les eaux où ils opèrent habituellement. L’absence de tout engagement des autorités politiques locales et de la communauté des migrants à protéger cette partie de la zone côtière est en grande partie responsable de la dégradation de l’environnement. En dépit d’une incorporation économique quelque peu réussie des migrants, les conditions physiques dans la zone de partage ont donné naissance à une expansivité, tant en mer que sur terre, qui ne considère pas les effets négatifs des pratiques en cours sur l’extraction des ressources maritimes et de l’usage de la plage. L’une des recommandations faites est la restriction des flux migratoires et la régulation des activités industrielles dans cette zone fragile, avec des actions visant à sensibiliser tous les acteurs sur les méthodes et pratiques en matière de conservation de l’environnement.