1 décembre 2010
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Phalier Sardon, « Affiliation ethnique et pression sociale en Macédoine », Espace populations sociétés, ID : 10.4000/eps.3478
Dans les pays issus de l’ancienne Fédération yougoslave existe une tradition ancienne de recueil de l’appartenance ethnique qui alimente des luttes de pouvoir entre les diverses communautés. De ce fait, chacun cherche à ce que sa communauté soit bien dénombrée, voire surestimée afin de lui permettre d’obtenir un maximum d’avantages.Cela entraîne tout un jeu de pressions et d’incitations dont les effets apparaissent dans les variations d’effectifs, d’un recensement à l’autre, impossibles à expliquer par la seule évolution démographique.Si la perméabilité d’un groupe à l’autre est rendue possible par le fait que, dans cette région, l’appartenance ethnique repose sur la déclaration personnelle, elle peut être renforcée par le fait que dans certains pays, en particulier en Macédoine depuis les accords d’Ohrid en 2001, la représentation politique des diverses communautés repose sur leur poids dans la population.Pour se faire une idée de ces changements dans la déclaration de l’affiliation ethnique au fil du temps, pour l’ensemble du pays, nous avons couplé, au niveau des municipalités, les réponses à la question sur l’affiliation ethnique des personnes ayant la même date de naissance. Cette procédure nous a ainsi permis de détecter les changements de déclaration. Plus de 700 000 couplages ont ainsi été réalisés. Sur l’ensemble de la Macédoine, 3 % des personnes ont ainsi modifié leur déclaration d’affiliation ethnique entre 1994 et 2002, mais l’ampleur des changements varie largement selon la municipalité et le groupe ethnique. Il apparaît que la frontière la plus imperméable est celle de la religion.