2 juillet 2020
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Emilie Crémin, « Construction de l’identité tribale et revendications territoriales des Miri-Mising au Nord-est de l’Inde », Espace populations sociétés, ID : 10.4000/eps.9781
La construction d’une identité tribale ou d’une « autochtonie » pour revendiquer des territoires s’avère compliquée dès lors que les groupes sont issus de mouvements migratoires successifs et connaissent des processus d’assimilation et d’intégration au sein de groupes sociaux dominants. En Inde, bien qu’ils aient pu être mobiles, certains groupes répertoriés à l’époque coloniale bénéficient du statut juridique de scheduled tribes, depuis l’Indépendance du pays. La définition d’une identité tribale, « autochtone », reste néanmoins un enjeu important pour des communautés qui revendiquent une appartenance territoriale et une gestion autonome de leur territoire dans un contexte de croissance et de pression démographiques continues.Aux confins de l’Asie du sud, entre le Tibet, la Birmanie, le Bangladesh et le Bhoutan, le nord-est de l’Inde est peuplé d’une grande diversité de groupes ethnolinguistiques : tibéto-birmans, indo-européens et môn-khmères. Parmi ces communautés, se trouvent les Miri-Mising auxquels nous nous attacherons dans cet article. Cette communauté a construit son identité tribale sur des bases mythiques et sous l’influence de mouvements religieux (chrétienté, hindouisme panindien, syncrétisme local). Les Leaders de la communauté portent les revendications pour obtenir l’accès à des droits constitutionnels accordés aux communautés tribales. Ils réclament une gestion autonome tout en restant confrontés au dilemme d’un territoire discontinu.