20 juillet 2022
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Nathalie Bernardie-Tahir, « Quand les petites îles touristiques se referment. Repenser les vulnérabilités insulaires au temps du COVID-19 : l’exemple de l’île Maurice », L’Espace Politique, ID : 10.4000/espacepolitique.10232
Malgré une croissance économique et sociale assez exceptionnelle au regard des autres pays africains, l’État mauricien a longtemps été considéré comme une périphérie du système Monde, définie au travers de deux principaux stéréotypes : une île tropicale paradisiaque pour les touristes internationaux, mais également une île marquée par une grande vulnérabilité liée à son exiguïté, son isolement géographique et son mal-développement. Or entre mars 2020 et mars 2021, la manière singulière dont l’épidémie a été gérée questionne les vulnérabilités territoriales et nous invite à jeter un regard nouveau sur les problématiques de la discontinuité insulaire, de l’exiguïté et de l’insularité qui ont permis à Maurice un contrôle total de son espace et, par là-même, une remarquable maîtrise de la crise sanitaire au cours de la première année de la pandémie. Pour autant, la rigueur des mesures de confinement et de fermeture des frontières a porté un coup rude à l’économie de l’île. Le tourisme en particulier, pilier majeur du développement insulaire, représente l’activité la plus impactée. Toutefois, les autorités mauriciennes, qui menaient déjà depuis 2019 une réflexion sur la nécessité de renouveler leur stratégie touristique face aux signes d’essoufflement de ce secteur, ont tenté de faire de leur situation « Covid free » une opportunité pour repenser l’attractivité de la destination mauricienne et s’engager dans une démarche de « building back better ». Cette proposition de contribution, qui s’appuie sur de nombreuses missions de terrain effectuées dans cette île au cours des dernières années, particulièrement en novembre 2020 et en mars 2021, envisage ainsi de questionner les vulnérabilités insulaires dans cette période totalement inédite de chaos sanitaire, social et économique.