Le monde après la Guerre froide selon James Bond et Mission impossible. Postmodernité et post-politique

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15 septembre 2021

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Dans cet article, nous interrogeons les modalités de représentation des bouleversements géopolitiques intervenus depuis le début des années 1990 dans le cinéma d’espionnage occidental. Pour ce faire, nous étudions les enjeux politiques et leur spatialisation dans les huit derniers films de la saga James Bond et les six de la saga Mission impossible, tous sortis entre 1995 et 2018. Ces films peinent à penser le monde en dehors des repères binaires de la Guerre froide, mais dessinent tout de même les grandes lignes d’une « géopolitique postmoderne » dont les caractéristiques sont d’autant plus saillantes après le 11 septembre 2001 (globalisation, multipolarité et nouveaux défis liés aux pouvoirs et contre-pouvoirs réticulaires). Ils décrivent un monde instable, illisible, marqué par l’infiltration généralisée des lieux de pouvoir par des ennemis toujours plus indistincts. Ils mettent en scène les inquiétudes liées au cyberespace, l’effacement relatif des États-nations et l’omniprésence d’une menace diffuse pesant sur l’Occident, émanant d’individus psychologiquement instables. En somme, ils participent à l’élaboration d’un discours visant à dépolitiser la géopolitique, dont ils réduisent les enjeux à la nécessaire défense de l’ordre établi contre les assauts d’entités géographiquement et politiquement mal définies.

In this article, we question the modalities of representation of the geopolitical upheavals that have occurred since the early 1990s in Western spy cinema. To do so, we study the political issues and their spatialization in the last eight films of the James Bond saga and the six of the Mission Impossible saga, all released between 1995 and 2018. These films make it difficult to think our world outside the binary markers of the Cold War; nevertheless, they draw the outlines of a "postmodern geopolitics", with characteristics that are particularly salient after September 11, 2001 (globalization, multipolarity and new challenges linked to networked powers and counter-powers). They describe an unstable, illegible world, marked by the widespread infiltration of the power structures by increasingly indistinct enemies. They stage the anxieties linked to cyberspace, the relative disappearance of nation-states and the omnipresence of a diffuse threat against the West, emanating from psychologically unstable individuals. In short, they participate in the elaboration of a discourse aiming to depoliticize geopolitics, reducing its stakes to the necessary protection of the established order against the assaults of geographically and politically poorly defined entities.

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