6 octobre 2020
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Isabelle Poulin, « Le côté Šklovskij des Essais de Montaigne : l’estrangement des langues et des disciplines », Essais, ID : 10.4000/essais.2492
Le croisement des disciplines auquel se livre Carlo Ginzburg dans son article « L’estrangement. Préhistoire d’un procédé littéraire », associé au croisement des langues qu’impose la lecture en traduction française d’un historien italien confronté aux formalistes russes, invite à s’interroger sur la production de connaissance propre à une herméneutique de la défamiliarisation. Elle atteint ici tous les rouages de la pensée : la langue, l’imagination, les outils conceptuels. Paradoxalement peut-être, c’est le retour à Montaigne, favorisé par la voix traductrice (le choix du terme français estrangement pour rendre straniamento ou ostranenie), qui permet de faire l’hypothèse d’un savoir propre à l’écrivain auquel l’historien emprunte, certes, la micro-échelle de son champ de recherche, sans suivre toutefois les mêmes traces.