19 octobre 2020
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Alessandro Leiduan, « Peut-on encore feindre de croire à une fiction ? », Essais, ID : 10.4000/essais.3447
Les romans d’Umberto Eco sont caractérisés par la rupture du « pacte fictionnel », c’est-à-dire par la transgression des conventions qui devraient régler l’attitude mentale (la « feintise ludique partagée ») de la société à l’égard de l’univers imaginaire d’un récit fictionnel. Ce faisant, Eco a vraisemblablement voulu empêcher ses romans de fonctionner comme un mécanisme de dissimulation de croyances illicites. Dans un contexte où les croyances officielles sont mises à mal du fait que la société est éduquée à n’avoir que des croyances instables, les récits fictionnels pourraient dévoyer leurs lecteurs en instillant, dans l’imaginaire collectif, des doses massives de mensonges. L’article étudie les stratégies narratives par lesquelles Eco essaie de « court-circuiter » ce type de réception aberrante.