10 décembre 2019
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Rod Munday, « The Kubrick Cinematic UniverseMethod », Essais, ID : 10.4000/essais.728
Cet article explore l’œuvre de Kubrick en tant qu’univers cinématique. Le terme d’univers cinématique origine chez les fans de comics, de films et de séries télévisées désireux de perpétuer un univers narratif, et a récemment été récupéré par les producteurs de franchises cinématographiques à succès telles que la saga Star Wars. Ces utilisations du terme permettent d’en proposer une définition, soit un système clos dans lequel une méta-narration de cet « univers » représente la synthèse de diverses narrations jusqu’alors développées séparément et isolément. Nous appliquerons les concepts issus de la topologie des réseaux à l’étude textuelle des films de Kubrick. L’internet offre un exemple de système auto-organisé qui fait l’objet d’une branche des mathématiques appelée topologie des réseaux. Ce qui était auparavant envisagé comme un réseau de distribution aléatoire (constitué de serveurs informatiques et de réseaux) est désormais compris comme un réseau invariant d’échelle, une plateforme de correspondances auto-organisée. Ces découvertes furent appliquées à l’étude de nombreux phénomènes allant des cellules aux galaxies. On peut ainsi inférer que tout mode d’auto-organisation suit ce même schéma. Nous étudierons par conséquent le corpus filmique de Kubrick comme un réseau invariant d’échelle (en nous concentrant sur ses trois premières œuvres pour les besoins de cet article) et appliquerons les principes de la topologie des réseaux afin d’en explorer les points communs et les différences, et ce avec un double objectif : il s’agira de découvrir les correspondances auto-organisées de l’univers kubrickien (ces thèmes et motifs grâce auxquels l’œuvre trouve son unité), et d’en déduire les questionnements centraux du cinéaste Kubrick. Cette approche explore ainsi une nouvelle méthode permettant d’étudier le travail d’un auteur en se concentrant sur son corpus plutôt que sur une œuvre individuelle.