5 mai 2014
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André Julliard, « Ce qui ne va pas de soi ! La rencontre entre ethnographie et aide publique dans un village Adiamat (Guinée-Bissau, 1990-2000) », Éthique publique, ID : 10.4000/ethiquepublique.1254
Dans le contexte (localisé et daté), l’aide publique venue d’un extérieur lointain et inconnu remet en question l’Adiamat moins par rapport aux stratégies et mécanismes de l’aide publique internationale que par rapport aux représentations qu’elle révèle de la société et même de la personne Adiamat. L’étude porte sur trois sujets abordés de manière informelle avec la population au gré des programmes : – représentation des acteurs en train de faire de l’humanitaire. Loin d’être accueillis comme des travailleurs légitimés par une philosophie politique, voire religieuse, ils sont avant tout perçus comme des « étrangers » avec qui on peut d’autant plus implorer (un don), négocier, commercer et échanger que tout le monde sait qu’ils sont seulement de passage. Dans ce sens, ils sont assimilés à la figure du commerçant ambulant qui traverse périodiquement le village ; – les images de leur « état de pauvreté » que renvoient les actions humanitaires. Les Adiamat ont une conscience et une analyse du manque, du dénuement, de la pénurie, mais elles se font en fonction de critères relatifs à leur histoire et à leur organisation sociale. Ils les expriment dans leurs instances de décision (temple aux puissances supra humaines, sacrifice) et, donc, jamais devant les organisations qui tout simplement ne les convoquent que pour les informer du projet et demander leur participation ; – le troisième sujet traite une question souvent entendue : pourquoi les toubabs (étrangers blancs) pensent-ils toujours l’aide d’un point de vue collectif ?