11 septembre 2015
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Hubert A. Wallot, « La médication psychiatrique : enjeux éthiques de la prescription pour le clinicien », Éthique publique, ID : 10.4000/ethiquepublique.1837
Toute médication se présente comme le remède à quelque chose, maladie ou douleur. Pourtant la langue populaire ironise sur cet énoncé. Prendre une pilule (assumer un échec), avaler la pilule (croire un mensonge), dorer la pilule (ce par quoi l’ennuyeux devient acceptable), autant d’expressions qui traduisent bien les réalités paradoxales de toute médication. La médication se présente d’abord comme un don, don d’une sorte d’objet transitionnel, en principe rassurant, mais aussi parfois d’autant plus bénéfique qu’il fait mal. Don parfois empoisonné, dont le poison est ignoré autant du donneur que du receveur. Un don devenu un objet scientifique au détriment du sujet qui le reçoit, celui notamment du placebo, magie et illusion. Que ce soit par la place importante qu’il occupe dans l’échange médecin-patient ou par son efficacité sur le symptôme, il fait souvent taire le sujet derrière le symptôme. Le rôle de l’éthique dans la prescription médicamenteuse est dès lors de reconnaître que l’individu appréhende quelque chose de ce qui, de la pulsion de mort, travaille en lui, de manière à donner un caractère moins ravageur et, si possible, plus créateur aux effets de cette pulsion en rendant notamment plus satisfaisant le lien social.